Le haut-fourneau et le four électrique : deux façons complémentaires de produire de l’acier

Pour fabriquer de l’acier, il existe deux recettes principales, et donc deux procédés industriels différents : on réduit du minerai de fer à l’aide de charbon dans un haut-fourneau, ou on fond de l’acier usagé dans un four électrique.

ArcelorMittal est présent sur les deux filières, avec 32 hauts-fourneaux et 28 fours électriques à travers le monde. En France, nos sites de Dunkerque et de Fos fonctionnent avec des hauts-fourneaux (3 au total), tandis que nos sites du Creusot et de Châteauneuf disposent de fours électriques (2).
Ces deux filières sont complémentaires et présentent chacune des intérêts spécifiques.

  • Le four électrique peut produire de l’acier à partir d’acier jusqu’à 100 % recyclé. L’acier est en effet un matériau qui se recycle à l’infini sans perdre ses propriétés. Anciennes voitures, lave-linge usagés, poutrelles de bâtiment… : tous les objets en acier peuvent être refondus. Cette filière de production a une empreinte carbone faible : en moyenne 0,5 kilo de CO2 par kilo d’acier produit
  • Le haut-fourneau peut produire des aciers avec une composition parfaitement contrôlée, particulièrement adaptés aux usages les plus exigeants comme dans l’industrie automobile par exemple. L’utilisation du charbon comme agent réducteur du minerai de fer rend cette filière plus intensive en CO2 : en moyenne 2 kilos par kilo d’acier produit.

Et si on remplaçait tous les hauts-fourneaux par des fours électriques ?

Si l’idée est séduisante, elle est malheureusement impossible à mettre en œuvre aujourd’hui. Pour une raison principale : il n’existe pas suffisamment d’acier à recycler dans le monde pour répondre à la demande d’acier par la filière électrique seule.
Les aciers que nous recyclons aujourd’hui ont été en moyenne produits il y a 40 ans : ils permettent de couvrir une partie des besoins, mais ils ne suffisent pas. La production d’acier dit « primaire », à partir de minerai de fer, reste indispensable pour répondre à la demande mondiale.

Et si les hauts-fourneaux utilisaient de l’acier recyclé eux aussi ?

 
C’est déjà le cas ! Le recyclage a toujours fait partie intégrante de la production d’acier. Sur le site ArcelorMittal de Dunkerque, des investissements importants ont permis ces dernières années d’augmenter considérablement les volumes d’acier recyclés mis en œuvre : en 2025, un kilo d’acier produit à Dunkerque contient déjà en moyenne 17 % à 18 % d’acier recyclé. En ligne de mire à terme : 25 %.
Sur le site ArcelorMittal de Fos-sur-Mer, un « four poche » mis en service en 2024 permet aussi de recycler davantage d’acier, réduisant ainsi les émissions du site de 10 % dès cette année.

 

Le saviez-vous ?

L’acier est le métal le moins émetteur de CO2 lors de la production : 2 kilos de CO2 par kilo d’acier produit, soit 8 fois moins que l’aluminium par exemple !

Source : France Stratégie

 

Et pourquoi on ne décarbone pas la production d’acier ?

On ne le sait pas toujours, mais l’acier est déjà le métal qui émet le moins de CO2 à la tonne produite : il est par exemple 5 fois moins émetteur que le nickel, 8 fois moins que l’aluminium ou 15 fois moins que le titane.
Mais l’acier est produit en bien plus grande quantité que les autres métaux, car on ne peut pas s’en passer ! Il est utilisé dans un nombre incalculable de produits et d’applications : automobile et autres transports, emballage notamment alimentaire, bâtiments et travaux publics, énergie dont les éoliennes ou les panneaux solaires, électroménager… En 2024, la production d’acier s’est établie à 1 885 millions de tonnes dans le monde, contre 73 millions de tonnes pour l’aluminium par exemple.

La conséquence de cet effet volume est simple : l’acier est un émetteur important de CO2. En France, on estime que la production d’acier représente 3,5 % des émissions nationales, et environ 20 % des émissions du secteur industriel.
C’est pourquoi ArcelorMittal est engagé dans la décarbonation de ses procédés de production, avec un objectif d’atteindre zéro émission nette en 2050. Cette décarbonation suppose des investissements considérables pour remplacer les hauts-fourneaux par d’autres procédés industriels.

Toutefois, le secteur de l’acier est aujourd’hui frappé par une crise d’une gravité inédite, marquée par une chute de la demande, une hausse vertigineuse des importations d’acier à bas prix en Europe, et une explosion des prix de l’énergie. Dans ces conditions, et tant que le marché européen ne met pas en place des mécanismes de défense rapides et efficaces, ArcelorMittal a annoncé suspendre ses décisions d’investissement.

L’acier est partout !

L’acier représente en moyenne 57 % du poids d’une voiture. Il sert aussi à construire des ponts, des éoliennes, des bâtiments, des lave-linges, des rails… L’acier est tout autour de nous !

Découvrez la filière haut-fourneau à Dunkerque et le Four Poche à Fos-sur-Mer, une installation de dernière génération pour produire de l’acier en réduisant les émissions de carbone, à travers ces deux vidéos.