ArcelorMittal Europe produira de l’acier vert à partir de 2020
Les technologies de l’hydrogène au cœur de la décarbonation de l’industrie de l’acier et de la production d’acier neutre en carbone
ArcelorMittal Europe annonce aujourd’hui les détails de sa stratégie technologique en matière de CO2. Cette stratégie permettra au groupe de proposer à ses clients ses premières solutions d’acier vert dès cette année (30 000 tonnes), puis d’augmenter cette offre dans les années à venir (pour atteindre 120 000 tonnes en 2021 et 600 000 tonnes d’ici 2022), et d’atteindre son objectif de -30 % d’émissions de CO2 d’ici 2030 et de neutralité carbone d’ici 2050.
La stratégie s’articule autour de deux grandes voies technologiques, comme ArcelorMittal l’a présenté dans son premier rapport européen sur l’action climatique publié au début de l’année :
- L’utilisation de l’hydrogène dans le processus DRI-EAF (réduction directe du fer + aciérie électrique) et dans le haut-fourneau
- L’extension de la voie Smart Carbon, utilisant également l’hydrogène.
L’hydrogène
L’hydrogène joue un rôle central dans la stratégie de décarbonation du groupe. ArcelorMittal Europe développe une série de projets à l’échelle industrielle utilisant l’hydrogène dans la fabrication de l’acier par la filière hauts-fourneaux. Ces projets permettront des réductions substantielles des émissions de CO2 dès les cinq prochaines années. ArcelorMittal Europe développe également un projet visant à tester la capacité de l’hydrogène à réduire le minerai de fer et à former du DRI (direct reduced iron) à l’échelle industrielle.
A terme, pour atteindre zéro émission de CO2, cet hydrogène devra être "vert", c’est-à-dire produit par une électrolyse alimentée par de l’électricité renouvelable. ArcelorMittal développe donc de nouvelles installations pour produire de l’hydrogène vert à l’aide d’électrolyseurs.
Des équipes d’ArcelorMittal Brême, en Allemagne, travaillent au premier déploiement à grande échelle de cette technologie, qui pourra ensuite être déployée à la fois dans le haut-fourneau et dans la filière DRI-EAF. Jusqu’à présent, cette technologie émergente n’a été testée que dans de petites usines pilotes en Europe.
1. L’hydrogène et le haut-fourneau
ArcelorMittal Brême (Allemagne)
En installant un électrolyseur, il est possible de produire de l’hydrogène et de l’injecter en grandes quantités dans les tuyères des hauts-fourneaux. Ce projet permettra de diminuer les volumes de charbon nécessaires à la réduction du minerai de fer, et donc de diminuer les émissions de CO2.
Igar à Dunkerque
À ArcelorMittal Dunkerque, le groupe développe un procédé hybride de haut-fourneau, qui implique l’utilisation de la technologie d’injection de gaz DRI dans la cuve du haut-fourneau ainsi que de l’injection de gaz dans les tuyères du haut-fourneau, en utilisant la technologie plasma pour créer un gaz réducteur. Il s’agit de la première mise en œuvre à grande échelle de ce qui est par essence une technologie hybride haut-fourneau/DRI. A terme, elle permettra d’injecter dans le haut-fourneau de l’hydrogène vert dès que celui-ci sera disponible.
Injection dans les hauts-fourneaux sur les sites de Produits Plats
Dans presque tous les sites de sa division Produits Plats, ArcelorMittal Europe met également en œuvre des projets d’injection dans les hauts-fourneaux de gaz de différentes sources. L’injection de gaz de cokerie riche en hydrogène est une méthode efficace et rentable qui permet aux sidérurgistes de réduire dès maintenant les émissions de CO2. ArcelorMittal Asturias (Espagne) a le projet de gaz de cokerie le plus avancé, avec l’injection d’hydrogène gris (hydrogène récupéré dans des gaz, y compris le gaz naturel et le gaz de cokerie) qui devrait commencer début 2021.
2. L’hydrogène et le DRI-EAF
Test d’utilisation de l’hydrogène pour réduire le minerai de fer et former du DRI chez ArcelorMittal Hambourg
A Hambourg en Allemagne, ArcelorMittal Europe possède la seule installation de réduction directe du minerai de fer + aciérie électrique (DRI-EAF) d’Europe. Un projet y testera la capacité de l’hydrogène à réduire le minerai de fer et à former du DRI à l’échelle industrielle, et testera également le DRI sans CO2 dans le processus de fabrication de l’acier par l’aciérie électrique.
Une usine DRI à grande échelle à l’étude pour Dunkerque
A ArcelorMittal Dunkerque (France), une étude a été lancée pour la construction d’une usine DRI à grande échelle, combinée à une aciérie électrique. Au départ, l’installation de DRI utiliserait du gaz naturel, mais l’expérience sans égale d’ArcelorMittal dans la production de DRI, combinée aux résultats du projet DRI-hydrogène à Hambourg, permettront à cette installation d’être entièrement « prête pour l’hydrogène ».
La voie « Smart Carbon » avec l’hydrogène
Une deuxième usine de Carbalyst est prévue à Fos-sur-Mer ; de nouvelles réductions de CO2 grâce à un grand électrolyseur pour l’injection d’hydrogène
ArcelorMittal prévoit également d’étendre son utilisation de la voie technologique Smart Carbon. À ArcelorMittal Fos-sur-Mer (France), une étude est en cours, en collaboration avec le partenaire Lanzatech, pour construire une deuxième usine Carbalyst après celle en construction à ArcelorMittal Gand (Belgique). Il s’agit de capturer le carbone des gaz résiduels des hauts-fourneaux et de le convertir biologiquement en éthanol pour l’utiliser comme biocarburant ou comme matière première de carbone recyclé pour l’industrie chimique. Parallèlement au projet d’électrolyseur d’ArcelorMittal à Brême, l’usine Carbalyst de Fos-sur-Mer permettra d’accroître les économies de CO2 grâce à l’injection d’hydrogène, fourni par un électrolyseur à grande échelle qui produira localement l’hydrogène à partir d’électricité renouvelable.
Premier acier vert vérifié pour les clients
Première conséquence de ces efforts de décarbonation, ArcelorMittal Europe offrira à ses clients des produits en acier vert dès cette année, avec les 30 000 premières tonnes produites.
Un système permettant de quantifier les économies d’émissions de CO2 réalisées grâce aux projets de décarbonation déployés par ArcelorMittal Europe a été mis au point. Les clients pourront acheter de l’acier vert, sur la base d’émissions vérifiées par rapport à une base de référence de 2018.
Dépôt de projets au Fonds d’innovation
Pour financer les investissements nécessaires aux projets annoncés aujourd’hui, ArcelorMittal Europe prépare des demandes de financement au Fonds d’innovation de l’UE, qui est conçu pour soutenir les investissements bas carbone dans l’Union européenne.
Aditya Mittal, président et directeur général d’ArcelorMittal Europe, a déclaré :
« Aujourd’hui, nous faisons le point sur les progrès accomplis pour atteindre notre objectif de réduction des émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030 et de neutralité carbone d’ici 2050, notamment sur le rôle essentiel que joue l’hydrogène dans notre stratégie. Nos équipes talentueuses à travers ArcelorMittal Europe travaillent dur pour s’assurer que nos projets de réduction des émissions de CO2 donnent des résultats le plus rapidement possible, à l’échelle industrielle. Nous nous efforçons d’être prêts pour l’économie de l’hydrogène et les opportunités passionnantes que cela représente pour nous, sidérurgistes européens.
En parallèle, nous continuons à déployer notre technologie Smart Carbon qui, nous en sommes convaincus, offre également un potentiel énorme : le monde aura besoin des technologies dites BECCS (bioénergie, capture et stockage du carbone) pour atteindre le zéro net d’ici 2050.
Nos projets visant à proposer un acier plus écologique et plus circulaire aideront nos clients à atteindre leurs objectifs d’économie circulaire. Nous sommes heureux de pouvoir offrir nos premières tonnes d’acier vert dès cette année et nous nous réjouissons de pouvoir fournir à nos clients des volumes plus importants de cet acier au fur et à mesure que nos projets de décarbonation s’accélèreront et se déploieront dans toute l’Europe.
Nous déposons actuellement des dossiers de financement pour divers projets auprès du Fonds d’innovation de l’ETS (Emissions Trading System ou système européen de quotas d’émissions de CO2) qui, nous l’espérons, seront couronnés de succès et nous donneront ainsi l’accès vital au financement dont nous avons besoin pour ces projets importants. Le succès de ces projets sera également assuré par des partenariats, et nous tenons à remercier nos partenaires pour leur travail acharné et leur volonté de codévelopper les nouvelles technologies dont nous avons besoin pour fabriquer de l’acier neutre en carbone. »
Rapport d’ArcelorMittal Europe sur l’action climatique
En juin 2020, ArcelorMittal Europe a publié son premier rapport sur l’action climatique qui expose la stratégie de l’entreprise pour réduire les émissions de CO2 de 30 % d’ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Dans ce rapport, l’entreprise a identifié deux voies technologiques révolutionnaires pour atteindre la neutralité carbone, Smart Carbon et la technologie innovante DRI basée sur l’hydrogène, qui aideront l’entreprise à atteindre ses objectifs de réduction de CO2.
Lire le Rapport d’ArcelorMittal Europe sur l’action climatique
ArcelorMittal fixe un objectif de zéro pour les émissions de carbone du groupe en 2050