Economie circulaire : l’équivalent de 1 150 logements à Saint Chély d’Apcher désormais chauffés grâce à l’énergie récupérée sur le site ArcelorMittal
La chaleur générée par l’usine d’ArcelorMittal Saint Chély d’Apcher alimente désormais le réseau de chaleur de la ville de Saint Chély d’Apcher en Lozère. Le raccordement intervient après plusieurs mois de travaux, dans le cadre d’un projet collectif porté par Kyotherm. Cet investissement, d’un montant total de 5,6 millions d’euros, a bénéficié d’aides de l’ADEME et de la Région Occitanie. Il permettra de diminuer les émissions de CO2 de l’usine et du réseau de chaleur de la ville de plus de 4 000 tonnes par an, ce qui équivaut au retrait d’environ 2 000 voitures neuves de la circulation. Dans le cadre de la journée mondiale de l’environnement, le raccordement est officiellement inauguré aujourd’hui [1].
De l’usine à la ville : le chemin de la chaleur « fatale »
L’acier produit par ArcelorMittal est chauffé à une température de plus de 1 000°C afin de lui conférer ses propriétés magnétiques. Le nouveau four de recuit du site inauguré en 2013 fonctionne à l’électricité dont une grande partie est produite par des centrales hydroélectriques situées à proximité de Saint Chély d’Apcher.
La chaleur qui était autrefois perdue lors du refroidissement de l’acier, appelée « chaleur fatale », est désormais récupérée. Elle est valorisée au sein de l’usine pour les besoins du procédé industriel ainsi que pour le chauffage des halles, améliorant ainsi les conditions de travail pour les salariés.
Le surplus de chaleur récupérée non utilisé sur le site est ensuite mis à disposition du réseau de chauffage de la ville, exploité par SCABE, filiale d’ENGIE Cofely. ArcelorMittal et le groupe Kyotherm (tiers financeur et maître d’ouvrage au travers de sa filiale RESC) ont fait appel à Schneider Electric afin de concevoir et de construire ces installations qui permettent de capter jusqu’à 4,8 MW de chaleur.
Cette énergie est distribuée via un réseau de 1,2 km, au sein de l’usine et jusqu’à la chaufferie SCABE, qui alimente ensuite la piscine, les écoles, l’hôpital, des logements…
Cette récupération de chaleur fatale devrait couvrir des besoins énergétiques correspondant à la consommation d’environ 1 150 logements.
Une volonté collective d’agir pour les énergies vertes et un impact positif sur l’environnement
L’export de chaleur « fatale » présente un fort intérêt environnemental. Pour la ville, cette chaleur récupérée se substitue à de la chaleur produite à partir de chaudières au fioul pendant les pointes de consommation en hiver et permet de mettre à l’arrêt les chaudières biomasse en été. Pour le site industriel, cette chaleur récupérée permet de diminuer de façon substantielle les consommations d’énergie fossile. Par ailleurs le reste de chaleur qui sera encore produit à partir d’énergie fossile le sera de façon plus environnementale, le projet intégrant également le remplacement des chaudières au fioul lourd du site industriel par une chaufferie gaz naturel à haut rendement de 4 MW.
Au total, ce projet permet d’améliorer le bilan carbone de 17 GWh/an de consommations au sein de l’usine et d’éviter le rejet dans l’atmosphère de plus de 4 000 tonnes de CO2 par an.
Pierre Lafont, Maire de Saint Chély d’Apcher :
« La ville de Saint Chély d’Apcher et son histoire sont étroitement liées au parcours de l’usine qui a marqué de son empreinte depuis maintenant un siècle la vie économique et sociale des Barrabans. L’histoire commune de l’usine et de la ville a connu une étape importante le 20 septembre 2013 lorsque ArcelorMittal a inauguré une ligne de recuit continu et a donc fait de Saint Chély d’Apcher la capitale mondiale de l’acier électrique pour la production d’énergie.
Forte de son histoire, Saint Chély d’Apcher est également une ville tournée vers l’avenir, soucieuse du bien-être de ses générations futures et de la préservation de son patrimoine d’exception.
Nous avons donc entamé en pleine conscience la transition énergétique avec la réalisation d’un réseau de chaleur urbain biomasse. Le raccordement de l’usine et la récupération de son énergie fatale sont donc accueillis comme une nouvelle opportunité d’œuvrer pour une ville et un territoire durables et d’écrire une nouvelle page de l’histoire commune. »
Philipe Chapus, directeur d’ArcelorMittal à Saint-Chély d’Apcher :
« Cette réalisation collective permettra de diminuer l’empreinte environnementale de l’usine, de réduire notre consommation énergétique de plus de 10 % pour la transformation de nos aciers. Il marque aussi la volonté d’ArcelorMittal d’insérer notre industrie dans nos écosystèmes locaux ».
Notes explicatives
[1] en présence de Christine Wils-Morel, préfète de la Lozère, Carole Delga, ancienne ministre, présidente de la Région Occitanie Pyrénées Méditerranée, Pierre Lafont, maire de Saint-Chély d’Apcher, Yves Cotten, président de SCABE, Rémi Cuer, chargé d’investissements de Kyotherm et Philippe Chapus, directeur d’ArcelorMittal Saint Chély d’Apcher.